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Les portraits de Marie-Thérèse: Représentation et lien politique dans la Monarchie des Habsbourg (1740-1780)
Autorius : Anne-Sophie Banakas
Leidimo metai: 2021
Leidėjas: De Gruyter Oldenbourg
Puslapių skaičius: 520
Leidinio kalba: Prancūzų
Formatas: Kieti viršeliai
Formatas: 230×155
Un corpus de deux cent vingt et un portraits répartis principalement dans les anciens territoires de la Monarchie des Habsbourg (Autriche, Royaumes de Hongrie et de Bohême, mais aussi les Pays-Bas autrichiens ainsi que certains territoires italiens, Milan, Toscane), réalisés entre la naissance de Marie-Thérèse en 1717 et sa mort en 1780, principalement entre 1740 et 1780, a permis d’analyser l’importance des portraits de Marie-Thérèse au sein des pays de la Monarchie. Il existe peu de travaux en histoire concernant la représentation picturale de la souveraine autrichienne.
Malgré la Pragmatique Sanction de 1713 censée garantir l’accès au trône de la fille aînée de Charles VI, l’arrivée au pouvoir de Marie-Thérèse en 1740 est tout de suite remise en cause et marquée par de nombreuses contestations externes comme internes. L`allégeance des élites de la Monarchie n’est jamais une chose totalement acquise. Comme le monarque ne peut être présent en personne en tout lieu et en tout temps, il doit être "dédoublé" par l’image. La formation étatique sous le contrôle de la Monarchie est encore fragile et nécessite un certain nombre de rituels ; la commande et le don de ces portraits royaux nous apparaît ainsi comme l’un d’entre eux. Dans le contexte conjoncturel de la situation de Marie-Thérèse ainsi que dans celui plus structurel de la Monarchie des Habsbourg au cours du XVIIIe siècle, l’image de la souveraine apparaît comme un enjeu de taille pour la souveraine elle-même, comme pour les élites de la Monarchie (nobles de récente ou d’ancienne noblesse, élites urbaines et ecclésiastiques). L’élaboration de l’image d’une femme qui est aussi «roi» de Hongrie et de Bohême puis impératrice-veuve offre un riche répertoire d’images qui agit d’autant plus efficacement qu’il s’agit de mettre en place une figure
particulièrement forte et reconnaissable du pouvoir central.
Ce livre rassemble les portraits de Marie-Thérèse pour les analyser sous l’angle de la production (avec l’analyse des peintres), sous celui de leur localisation (pays, institutions, emplacement particulier au sein d’une pièce), et des occasions de la commande et/ou de l’envoi des portraits. Enfin, les tableaux y sont étudiés sous l’angle de leur contenu iconographique, contenu qui évolue au cours des quarante années du règne et reflètent ainsi les divers enjeux des périodes comme des publics auxquels les tableaux sont destinés.
L’analyse des portraits sous ces différents aspects aide à appréhender la representation du corps de la reine lorsque celle-ci est "souverain". Ces portraits offrent aussi une perspective sur les rapports de la souveraine avec ses élites, comme des élites entre elles et avec le pouvoir royal habsbourgeois.